Facebook : le point de vue du psy

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L’avènement des réseaux sociaux, plus particulièrement de Facebook, a complètement chamboulé notre monde, mais aussi nos habitudes. Pour beaucoup d’entre nous, il ne se passe pas un jour sans que selfies, status, likes et commentaires ne défilent sur la Toile. Dans certains cas, on parle même d’addiction. Décryptage avec un psychologue.

 

L’addiction à Facebook est-elle malsaine ?

 

Le besoin de communiquer est profondément humain. Facebook permet de satisfaire ce besoin, mais il nourrit aussi une certaine curiosité naturelle vis-à-vis des autres et le besoin d’être reconnu, d’exister pour d’autres.

 

Certaines personnes dépassent largement les limites et se grisent à ce jeu en clamant par exemple : « j’ai 2000 amis sur Facebook ! », se croyant alors très « reliées » à d’autres et très vivantes (les jeunes diraient « populaires »). Chacun de nous sait très bien qu’au-delà d’un certain nombre, se situant probablement autour d’une cinquantaine d’amis, il est parfaitement impossible d’établir un lien digne de ce nom. Vivre par procuration est un piège ; Facebook devient une addiction quand on sent que l’excitation mentale que cela provoque remplace la simple satisfaction épanouissante de communiquer avec des proches.

 

Les selfies font-ils l’apologie du narcissisme ?

 

Les selfies flattent l’ego. À force de voir des images de stars, d’actrices, de chanteuses partout et tout le temps, nos jeunes ont trouvé le truc : se prendre comme modèle et se photographier à n’en plus finir… Des centaines de photos de soi qui n’ont en général pas même le prétexte de montrer que « j’étais là, ou là ! », car ces photos sont prises de si près qu’on ne voit pas vraiment le décor autour. S’aimer soi-même, se voir soi-même, des centaines de fois, presque pareil, à peine différent, est sûrement le meilleur moyen de s’auto-rassurer sur sa propre existence et être sûr qu’une personne au moins nous regarde : nous-même !

 

Vers quel âge peut-on avoir un compte Facebook ?

 

Facebook et son utilisation posent l’unique question de l’autonomie de l’enfant utilisateur : si les parents ou éducateurs de l’enfant voient avec lui les contacts avec qui il est ami et qu’ils s’en tiennent à des échanges de photos, musiques et messages, alors il n’y a pas vraiment de limite d’âge, dès lors que l’enfant est à même de manipuler les éléments techniques nécessaires. Les problèmes se poseront dès lors que l’enfant veut naviguer seul et étendre ses activités sur Facebook et établir de nouveaux contacts ; on ne sait pas qui se trouve derrière les pseudos qui se présentent comme de prétendus « amis ».

 

Comment s’en passer ?

 

Plus on s’implique dans sa propre vie, que ce soit ses études ou son travail, une activité sportive, artistique ou associative ou tout simplement dans de vraies relations avec nos vrais amis, on n’aura tout simplement plus ni l’envie ni le temps de penser à aller voir ce que des dizaines de contacts presque anonymes ont posté sur leurs murs. Plus notre propre vie nous intéresse et plus le fait de savoir si les autres ont « like » ou pas nos « status » deviendra superflu. Utiliser les réseaux sociaux et notamment Facebook est compréhensible et n’a rien d’anormal pour la génération actuelle qui a très vite intégré et adopté ces modes de communication modernes. L’addiction ou simplement le fait d’y consacrer trop de temps doit être perçu comme un signal d’alarme afin de nous permettre de lever le nez de notre écran pour voir celui ou celle qui est là, à côté de nous.

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